C’est en 1993 que Johanne a commencé son apprentissage en herboristerie avec Danièle Laberge et elle est toujours aussi touchée et émerveillée par la beauté, la générosité et l’efficacité des plantes. Elle enseigne depuis la fin des années 1990 et c’est une passion pour elle de faire découvrir l’univers fascinant du monde végétal. Elle a élaboré Les herbes enchantées, des jardins à visiter à Roxton Pond en Estrie où elle avait rassemblé plus d’une centaine de variétés disposées par plates-bandes thématiques. Pendant neuf années, elle a accueilli visiteurs, stagiaires et élèves dans ce lieu bucolique. Depuis 2006, elle travaille à l’Herbothèque où elle participe à la rédaction du matériel de cours et accompagne les étudiants dans leur démarche tout en continuant sa pratique d’herboriste thérapeute accréditée et de coach. Elle s’est impliquée dans les associations d’herboristerie au niveau provincial et fédéral. Elle est également poétesse et harpiste.
Catherine est convaincue que l’herboristerie est une solution pour l’avenir de la santé communautaire de même que celle de la planète; elle travaille à la promouvoir comme médecine de première ligne afin d’amener le plus de gens possible à découvrir cet art et à se l’approprier. Elle est l’auteure du cahier éducatif pour enfants, Monsieur Plantain. Catherine a enseigné et travaillé à l’Herbothèque de 2008 à 2020. Elle a participé à coécrire plusieurs cours offerts par l’Herbothèque. En 2016, elle a créé son entreprise, Sauvages & Cultivées, qui se spécialise dans la production de plantes séchées et de produits variés. Depuis septembre 2020, elle se consacre au rayonnement de son entreprise.
Anne pratique l’herboristerie depuis plus de quinze ans et accompagne des personnes atteintes du cancer du sein depuis les débuts de sa pratique. Elle a fait des formations complémentaires en Colombie-Britannique auprès de Chanchal Cabrera et aux États-Unis auprès de Donald Yance pour approfondir ses connaissances de la maladie et des plantes médicinales. Elle se spécialise aussi dans l’accompagnement des personnes atteintes de la maladie de Lyme. Ces années de pratique lui permettent aujourd’hui de partager ses expériences avec vous afin que vous ayez plus de réponses à vos questions et que vous puissiez faire des choix qui vous conviennent. Anne se passionne aussi pour la médecine chinoise.
Enfant, elle a passé des heures à explorer la nature qui la fascinait. Les plantes et la santé naturelle sont depuis 1988 dans la vie de Natacha. Depuis janvier 2002, elle est copropriétaire et directrice de l’Herbothèque inc. Ses fonctions l’ont amenée à suivre diverses formations en gestion des affaires et en marketing. Natacha s’occupe du développement, de l’approche pédagogique des formations et dirige l’équipe, en plus de participer à la rédaction et à la mise à jour de documents académiques.
Éveilleuse, maitre herboriste, thérapeute multidisciplinaire en médecine naturelle et croissance personnelle, maitre reiki (depuis 1994), elle est entrepreneure, enseignante, chroniqueuse et conférencière. Elle œuvre dans le milieu de la santé naturelle depuis 1991 et depuis 1995 comme herboriste. Elle fait partie du Conseil des Sages de la Guilde des herboristes. Elle a siégé à plusieurs reprises au conseil d’administration, ainsi qu’au comité de l’aile professionnelle de la Guilde des herboristes du Québec. Elle est elle-même Herboriste thérapeute accréditée par l’aile professionnelle de la Guilde.
En plus de ses compétences entrepreneuriales, elle a comme thérapeute une approche holistique et un coffre à outils diversifié : reiki, herboristerie, naturopathie, élixirs floraux, alimentation, approche psychospirituelle, PNL, outils d’interventions TRIMA, formation en rite de passage, médecines énergétiques, médecine traditionnelle et plus encore.
Passionnée par la vie et la santé sous tous ses aspects, c’est pour elle une joie et un privilège d’accompagner l’autre dans son chemin vers la guérison, une plus grande connaissance de lui-même et de la vie qui nous nourrit. Femme médecine, elle porte et transmet la sagesse et les bienfaits de la terre et de la nature.
Son but premier, à travers tous les contacts et les enseignements qu’elle offre, est de transmettre son profond amour et son grand respect pour toutes formes de vie, dans le but d’éveiller en chacun un amour et une passion sans limites pour soi, les autres et la vie.
C’est une plante dont on entend parler régulièrement au Québec, mais que l’on ne consomme pas nécessairement très souvent. Son nom latin a longtemps été : Ledum groenlandicum, mais il a été changé pour Rhododendron groenlandicum. Elle est plutôt nordique et pousse dans des milieux frais et humides, dans un sol acide : sous les conifères ou dans les tourbières. C’est un arbrisseau de quelques dizaines de centimètres de hauteur, mais qui peut atteindre 1,5 mètre. Le thé du Labrador conserve ses feuilles toute l’année; elles sont pratiquement imputrescibles tellement elles sont imprégnées de résine. Les feuilles sont ovales ou oblongues et la marge se roule vers l’intérieur. Le dessous de la feuille est tomenteux (très velu). Les fleurs blanches à cinq pétales mesurent environ 1 cm et forment une ombelle touffue à l’extrémité des tiges.
J’ai goûté quelques fois au thé du Labrador, mais j’ai été séduite une seule fois, alors qu’il m’avait été servi par des Amérindiens qui connaissaient le moment de la cueillette. En effet, le dessous des feuilles est velu et blanc quand la feuille est jeune et il devient orangé par la suite. C’est justement les jeunes feuilles ou les fleurs qui ont le meilleur goût. Les feuilles plus vieilles qui ont le dessous orangé n’offrent pas du tout la même saveur. Chez Camellia sinensis, la maison de thé, on parle même de deux types d’infusions : grade 1 et grade 2. Le grade 2 comprend des feuilles matures de plants ayant poussé en tourbière ou sous couvert forestier, alors que le grade 1 contient des feuilles de plants ayant poussé dans les tourbières, donc plus exposés au soleil, et dont on récolte les tiges et les très jeunes feuilles. C’est ce dernier qui offre tout le parfum du thé du Labrador. La tige est riche en acide ursulique qui est considéré comme antimoral et antivieillissement. D’ailleurs, suite à la découverte de cet acide à l’Université du Québec à Chicoutimi, une ligne de produits anti-âge a été développée par la marque Lise Watier.
Fabien Girard renchérit en précisant que les feuilles ayant poussé au soleil dans une tourbière sont si riches en huiles essentielles que quelques feuilles suffisent à geler le bout de la langue. Les Amérindiens ont fait un grand usage du thé du Labrador pour les maux de tête, le scorbut, les difficultés respiratoires (rhume, asthme), maux d’estomac, fièvre et arthrite. Les Amérindiennes le prenaient, trois fois par jour, avant d’accoucher pour faciliter l’accouchement. On le considère comme un purificateur du sang. En externe, on l’applique sur les irritations, les brûlures, les ulcères, les piqûres et également sur les réactions à l’herbe à puce. Michel Durand Nolett, un Abénaki, rapporte qu’il est utile pour stabiliser le diabète de type 2. C’est un des remèdes les plus importants pour les Ojibwe, contre les rhumes et grippes. C’est un excellent tonique général qui est délicieux avec de l’eau d’érable au printemps. Très apprécié après un « sweat lodge » quand il y a eu une perte de fluides. Dans ce sens, il sert aussi en automne pour diminuer la transpiration excessive et préparer à l’hiver.
Une étude faite à l’Université du Québec à Chicoutimi révèle que l’infusion de thé du Labrador a des vertus antitumorales. Une diminution des tumeurs cancéreuses chez des rats est survenue suite à l’ingestion d’infusion.
C’est une plante aux multiples usages qu’il faut toutefois récolter avec respect pour s’assurer de la survie de l’espèce. Il est également important de ne pas le confondre avec le kalmia à feuilles étroites (Kalmia angustifolia) qui pousse dans les mêmes milieux et lui ressemble. Toutefois, ses feuilles ne sont pas velues en dessous et les fleurs sont roses.
Une recette d’insectifuge
« On peut utiliser le thé du Labrador pour éloigner les insectes. Il suffit d’en écraser les feuilles fraîches, de les placer dans un bocal de verre et de les couvrir d’huile d’olive, de pépins de raisin ou de canola. Placez le bocal sur le rebord d’une fenêtre où il sera exposé au soleil et à la chaleur. Après deux semaines, filtrez le liquide pour retirer les feuilles et vous obtenez un insectifuge biologique sans pesticide qui laissera votre peau douce et parfumée ! » 11
Une autre plante bien de chez nous. C’est cocasse, car c’est une Française qui m’a demandé où elle pourrait trouver cette plante au Québec, car elle ne l’avait pas vue chez les herboristeries consultées, alors qu’en France on peut la trouver plus aisément. La vergerette est originaire d’Amérique du Nord où elle pousse partout, mais fut amenée en Europe vers 1650 et elle est aujourd’hui considérée comme une mauvaise herbe dans les champs en jachère sur ce continent. Elle a deux noms latins. Celui qui est plus connu est Erigeron canadensis, mais on la trouve aussi sous Conyza canadensis. Elle est très répandue, mais sa floraison discrète fait que l’on peut passer à côté sans vraiment la remarquer. C’est une herbacée annuelle qui n’a qu’une tige qui se ramifie au niveau de l’inflorescence et qui mesure environ 70 cm, mais peut se dresser jusqu’à un mètre. Sa tige et la bordure des feuilles étroites sont garnies de poils hérissés. Elle produit de nombreux, mais très petits capitules (2-4 mm) au centre jaune peu visible, avec des rayons blancs courts. Les feuilles ont une saveur poivrée.
La vergerette contient des tanins, des flavonoïdes et une huile essentielle contenant du limonène, du terpinéol. Elle est donc astringente et a servi dans les cas de diarrhée. Matthew Wood la considère comme un stimulant des reins et aussi de la circulation sanguine. Elle a beaucoup servi quand il y avait saignement (estomac, poumon, intestins, reins, nez, hémorroïdes), car elle ouvre les capillaires en périphérie, permet de mieux répartir le sang et de réduire la pression à l’endroit du saignement et ainsi de diminuer l’écoulement. Son effet diurétique est reconnu pour favoriser l’élimination de l’acide urique; elle sera donc utile quand il y a goutte. Elle a un effet bénéfique sur l’arthrite et l’arthrose et peut être prise à long terme pour apaiser les douleurs et l’inflammation. Elle sert également pour éliminer pierres et sables dans les reins. Elle est aussi spécifique pour les néphrites et cystites chroniques. C’est d’ailleurs pourquoi la dame qui me questionnait à son sujet la recherchait.
Les Iroquois s’en servaient avec la racine d’asaret (gingembre sauvage) contre la fièvre et les convulsions chez les enfants. On la faisait aussi bouillir dans les « sweat lodge » et on la brûlait, car sa fumée éloigne les insectes. Les cataplasmes étaient utilisés par différentes tribus pour les maux de tête, les douleurs articulaires, les otites, les brûlures.
En résumé, c’est une plante stimulante, astringente, diurétique qui agit principalement sur le système urinaire, digestif et circulatoire selon les usages modernes, mais les différents peuples amérindiens en ont fait usage de multiples manières. Une autre preuve que les plantes n’ont pas fini de nous en apprendre et de nous soutenir.
Voici donc ce que j’ai trouvé sur ces plantes que j’ai envie de cultiver, récolter et utiliser. Encore une porte ouverte sur d’autres découvertes qui gardent le monde de l’herboristerie toujours vivant (c’est le cas de le dire) et en évolution personnelle et culturelle.
Références :
ARNAL-SCHNEBELEN, Dr Bérengère, GOETZ, Dr Paul, PARIS, Pr Michel, Secrets et vertus des plantes médicinales, Bagneux, France, 2011, 336 p.
DURAND NOLETT, Michel, Plantes du soleil levant, recettes ancestrales de plantes médicinales, Musée des Abénakis, Odanak, 2008, 75 p.
FOSTER, Steven, DUKE, James A., Medicinal Plants and Herbs of Eastern and Central North America, Houghton Mifflin Company, New York, 2000, 411 p.
GIRARD, Fabien, Secrets de plantes : saveurs, élixirs et fragrances de la flore boréale, Les Éditions JCL, Chicoutimi, 2008, 204 p.
GRIEVE, Mrs M., A Modern Herbal, Dorset Press, New York, 1992, 912 p.
LAMOUREUX, Gisèle et collaborateurs, Plantes sauvages des villes et des champs 1, Fleurbec, Saint-Henri-de-Lévis, Québec, 1977, 276 p.
MARIE-VICTORIN, Frère, Flore laurentienne, 2e édition, Les presses de l’Université de Montréal, Montréal, 1964, 925 p.
MOERMAN, Daniel E., Native American Medicinal Plants, an Ethnobotanical dictionary, Timber Press, Portland Oregon, 2009, 800 p.
WOOD, Matthew, The Earthwise herbal, A Complete Guide to New World Medicinal Plants, North Atlantic Books, Berkeley, California, 2009, 399 p.
« Grindelia squarrosa », Plants Database, United States Department of Agriculture, 2013, http://plants.usda.gov/java/profile?symbol=GRSQ
Thé du Labrador, Parcs Canada, 2012, http://www.pc.gc.ca/fra/pn-np/mb/wapusk/ne/ne1/ne1_2012/ne1_2012_7.aspx
Article tiré du Journal Terre de Vie, Été 2013